Les Péchés capitaux (cycle)
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Description générale
Date d'ouverture : 1996/09/11
Date de clôture : 1997/10/05
Description :
- La série de six expositions regroupées sous le titre les Péchés Capitaux se veut d'abord un exercice de muséologie expérimentale. Partant du prétexte incongru de l'illustration des transgressions morales qui, au Moyen-âge, rendaient leurs auteurs passibles des feux de l'enfer, elle donne lieu à des rapprochements d'oeuvres qui défient les règles des taxinomies académiques. Que peuvent avoir en commun une oeuvre de Marcel Duchamp, de Claude Rutault ou de Raymond Hains, sinon leur célébration des voluptés de la paresse ? Que peut rapprocher un piano pulvérisé d'Arman et une peinture d'Hélion consacrée aux "événements de Mai", sinon leur intérêt pour les gestes nés de la colère ? Que peut justifier une mise en parallèle du minimalisme et de l'arte povera sinon leur esthétique du réductionnisme, de la pauvreté : forme laïque et moderne de l'avarice ? Au sein des collections contemporaines du Musée naissent ainsi des parentés, des généalogies qui ignorent les lois de ce formalisme (avoué ou cryptique) qui régit encore généralement les accrochages. Après la Paresse, la Colère, la Gourmandise, L'Avarice sera présentée du 28 mai au 30 juin dans la Galerie du Musée. Cet accrochage est le quatrième volet de la série d'expositions regroupées sous le titre les Péchés Capitaux qui rassemblent une sélection d'oeuvres majeures appartenant à la collection du Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle. Les Péchés Capitaux servent de fil conducteur à ces expositions qui visent à brouiller les taxinomies conventionnelles de l'art moderne, à faire émerger de nouvelles relations entre les oeuvres issues d'horizons intellectuels éloignés et parfois même opposés. Le célèbre mot d'ordre de l'architecte Mies Van der Rohe "Less is more" est devenu le leitmotiv d'un Modernisme toujours plus soucieux de retrancher à l'oeuvre d'art tout son superflu. De rétention en pratiques économiques, le monochrome gris (ni forme ni couleur) est peut-être devenu l'emblème d'une moderne avarice esthétique.
Genèse :
- Didier Ottinger, conservateur fraîchement venu du musée de l'abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne, où il avait démontré l'étendue de ses approches de l'art de notre temps, accepta de relever le défi. Son idée première, d'enfiler les perles venimeuses (et peut-être rédemptrices) des péchés capitaux, qui risquait, à première vue, de paraître incongrue, se révéla stimulante et pertinente à l'épreuve d'une exploration non conventionnelle de la collection et à la suite de multiples contacts avec les artistes; elle suscita aussi l'adhésion d'une pléiade d'écrivains actuels. On découvrira la litanie surprenante, et les commentaires, dès cet automne [automne 1996], et tout au long de l'année 1997, en marge d'un nouvel accrochage de nos collections [...]. Ces "Péchés Capitaux" participent ainsi du désir, si souvent exprimé depuis un vingtaine d'années, aux confins de l'histoire de l'art traditionnelle, d'établir davantage le "connaisseurship" qui la fonde sur une transversalité de l'interprétation dans les domaines de la recherche et de la sensibilité. Bénéficiant de l'irremplaçable ressource d'oeuvres d'art originales, présences physiques vivantes, rétives à l'embrigadement définitif, capables de significations multiples, et même de métamorphoses, selon la muséographie qui propose, le Musée, outil, s'il en est, de vulgarisation a d'autant plus son rôle à jouer ici qu'il s'inscrit dans un Centre lui-même pluridisciplinaire[1]
Espace(s) d'exposition : Galerie du Musée
Service(s) initiateur(s) : MNAM-CCI
Expositions liées
Manifestations en relation
Notes
- ↑ Texte de Germain Viatte, extrait du Catalogue d'exposition Les Péchés Capitaux sous la cote EXPO 1996 18 à la Bibliothèque Kandinsky.